LA Sclérose En Plaques, 2EME CAUSE NATIONALE DE HANDICAP CHEZ L’ADULTE JEUNE APRES LES ACCIDENTS DE LA ROUTE

Elle représente donc un enjeu important de santé publique car avec un âge moyen d’apparition de 30 ans, elle touche une population active, en phase de construction de son projet de vie.

Chiffres clés 

La sclérose en plaques touche environ 2,3 millions de personnes dans le monde, 400 000 en Europe et environ 100 000 personnes en France (source ARSEP Fondation).
La répartition de la maladie dans le monde n’est pas uniforme :
• le nombre de personnes atteintes augmente dans chaque hémisphère, lorsqu’on s’éloigne de l’équateur vers les pôles ;
• le nombre de cas de SEP est plus important dans les pays industrialisés ;
• les personnes d’origine nord-européenne sont plus fréquemment touchées.


Source : Atlas de la MSIF

Cette répartition hétérogène de la maladie est aussi présente sur le territoire français. En effet, la sclérose en plaques est plus représentée dans le Nord-Est de la France que dans le Sud-Ouest.

Prévalence de la sclérose en plaques en France

Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France est quant à lui de 5000.

Sources et références :
« Le point sur la sclérose en plaques » – sous la direction du Pr Thibault Moreau – édition Edimark 2020
« la sclérose en plaques pour répondre aux questions de vos patients » sous la direction du Pr Thibault Moreau – édition Edimark 2012
« Sclérose en plaques » coordinateurs Pr T. Moreau et R. du Pasquier – édition Doin 2017

 

Une maladie auto-immune des jeunes adultes qui touche majoritairement des femmes

La sclérose en plaques concerne plutôt les jeunes adultes et représente la 1ère cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires.
L’âge moyen de début des symptômes est de 30 ans avec une prépondérance féminine. En effet, dans sa forme la plus habituelle (forme rémittente ou forme évoluant par poussées), la maladie touche davantage de femmes, avec un rapport de 3 femmes pour 1 homme environ.
Elle affecte donc des adultes jeunes en pleine période de projet d’existence et bouleverse la vie personnelle, familiale et professionnelle.

… Avec une évolution imprévisible

La sclérose en plaques est extrêmement hétérogène et les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre et se modifient aussi au cours de la vie chez une même personne :

• Dans 85% des cas, la maladie débute par des poussées (forme récurrente-rémittente). Les symptômes disparaissent habituellement les premières années après chaque poussée, la récupération est souvent complète et il peut s’écouler quelques mois ou plusieurs années entre deux poussées.
Après un délai variable, de 5 à 20 ans, un handicap permanent peut s’installer et s’aggraver de façon progressive, avec ou sans poussées surajoutées : c’est la phase secondairement progressive de la maladie. Dans la moitié des cas environ, une difficulté majeure pour la marche est présente 20 ans après le début de la maladie.
• Dans 15% des cas, les symptômes apparaissent directement progressivement et évoluent très rapidement. Cette forme, appelée primitivement progressive, qui survient en général après 40 ans est de plus mauvais pronostic car le handicap progresse de façon continue sans phases de rémission.

Sources et références :
ICM-Institut du cerveau
INSERM : Une recherche active pour améliorer la prise en charge des patients

 

… Et des facteurs de risques encore mal connus

Selon l’INSERM et l’ICM (Institut du cerveau), la sclérose en plaques n’est pas une maladie héréditaire mais bien une affection dont l’origine est multifactorielle : il existe des facteurs génétiques favorables à son développement, sous l’influence d’autres facteurs (notamment environnementaux).

Facteurs endogènes
La maladie n’est pas génétique au sens classique du terme, car un seul gène n’est pas responsable de son apparition. Seuls 5 à 10 % des malades sont porteurs d’antécédents familiaux.
Dans le cas de la SEP, 29 variants génétiques associées à la maladie ont été découverts en 2011 suite à une vaste étude d’analyse de génomes impliquant deux consortiums de recherche internationaux (l’International Multiple Sclerosis Genetics Consortium et du Wellcome Trust Case Control Consortium)
Il est à noter que la majorité des variants génétiques identifiées sont associés à des gènes dit « immunitaires » c’est-à-dire impliqués dans l’inflammation, notamment le gène HLA (Human Leucocyte Antigen, situé sur le chromosome 6).

Facteurs exogènes
Parallèlement à la prédisposition génétique, différents facteurs, notamment environnementaux sont suspectés d’influencer le développement de la sclérose en plaques, sans qu’aucune étude épidémiologique n’ait pu identifier l’un d’entre eux comme pouvant à lui seul déclencher la maladie.
Parmi ces facteurs, on retrouve notamment :
• La responsabilité de certains virus, le plus vraisemblablement impliqué étant le virus d’Epstein Barr, responsable de la mononucléose infectieuse, maladie bénigne dans l’immense majorité des cas mais qui survenue plus tardivement que dans l’enfance, pourrait préparer un « emballement » des réponses immunitaires à l’origine de la SEP.
• Un déficit en vitamine D mais son implication n’a pu encore aujourd’hui être prouvé de façon certaine.
• Le tabagisme, tant actif que passif aurait aussi un effet néfaste pour la SEP. Une méta-analyse de 2011 a montré une multiplication du risque de SEP par 1.5 environ chez les fumeurs.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’étude « les facteurs de risques de la sclérose en plaques » de la fondation ARSEP en cliquant ici.

Sources et références :
ARSEP Fondation :
ICM-Institut du cerveau
INSERM : Une recherche active pour améliorer la prise en charge des patients
PÔLE RESSOURCES REGIONAL DES MALADIES NEURO-DEGENERATIVES Occitanie